CEVA Logistics, ENGIE et SANEF, partenaires de l’alliance ECTN (European Clean Transport Network), ont inauguré le vendredi 25 avril 2025 sur l’aire de Sommesous (A26) la 1ʳᵉ station-relais sur autoroute pour décarboner le transport routier de marchandises longue distance. Le déploiement de camions électriques sur le dispositif expérimental ECTN, entre Avignon et Lille, accélère la décarbonation du transport routier.

Inauguration de la station-relais de Sommesous le 25 avril 2025.
- Le concept de stations-relais sur autoroute apporte une réponse rapide, pragmatique et sobre à la décarbonation du transport routier de marchandises longue distance.
- L’expérimentation, lancée depuis 16 mois par l’Alliance ECTN sur 900 km entre Avignon et Lille, met en avant de nombreux bénéfices environnementaux, sociaux et économiques.
- Le modèle ECTN repose sur un changement d’organisation du transport de marchandises et une utilisation optimisée de camions électriques.
- Grâce au déploiement de 190 stations-relais à l’échelle européenne, la solution ECTN permettrait de réduire les émissions de GES. de 60% par rapport au transport routier actuel. En revanche, l’amorçage par de l’investissement public est nécessaire pour réaliser les terminaux.
L’alliance ECTN est née de la volonté de trois grands groupes français, le logisticien CEVA Logistics, l’énergéticien ENGIE et le concessionnaire autoroutier Sanef, de combiner leurs expertises pour apporter une réponse concrète à l’impératif de décarbonation du transport routier. Le dispositif repose sur un changement d’organisation du transport longue distance et non sur une innovation technologique.
Des segments routiers et des stations-relais inspirés des anciens relais de poste
L’alliance ECTN est née de la volonté de trois grands groupes français, le logisticien CEVA Logistics, l’énergéticien ENGIE et le concessionnaire autoroutier Sanef, de combiner leurs expertises pour apporter une réponse concrète à l’impératif de décarbonation du transport routier. Le dispositif repose sur un changement d’organisation du transport longue distance et non sur une innovation technologique.
Avec ce modèle, les chauffeurs n’ont plus à parcourir de longs trajets et effectuent des allers-retours quotidiens sur un segment routier défini. Depuis novembre 2023, ce concept de réseau de terminaux est expérimenté sur un corridor de 900 km entre Avignon et Lille. Ce corridor est découpé en quatre segments autoroutiers, et comporte cinq stations-relais : Avignon (Vaucluse) – Lyon (Rhône) – Dijon (Côte-d’Or) – Sommesous (Marne) – Lille (nord). Par sa simplicité, le dispositif peut se déployer rapidement de façon incrémentale plus largement sur le territoire.
Le déploiement de camions électriques, facteur d’accélération de la décarbonation
Parmi les leviers disponibles pour décarboner le transport routier, le changement de motorisation reste prioritaire. L’électrique est l’alternative qui s’imposera pour les poids lourds, comme décrit dans les scénarios transitions 2050 de l’ADEME.

L’utilisation de camions électriques sur des segments autoroutiers d’environ 300 km permet de contourner les contraintes opérationnelles d’autonomie. En termes logistiques, le modèle ECTN permet un usage maximisé des camions (kilométrage annuel doublé comparé aux camions diesel) ainsi que des infrastructures de recharge.
16 mois d’expérimentation qui valident les avantages du concept ECTN
Au terme de 16 mois d’expérimentation en conditions réelles, totalisant plus d’un million de kilomètres parcourus par des poids lourds bas-carbone, des premiers enseignements se dégagent, attestant des multiples avantages de la solution ECTN.
- En termes de décarbonation, une division par quatre des émissions de GES est constatée sur la partie autoroutière entre Lille et Avignon. Le principe de boucles entre deux stations-relais permet à un poids lourd bas-carbone de remplacer deux camions diesel traditionnels.
- Le temps de transport des marchandises (transit time) est optimisé. Ainsi, entre Avignon et Lille, il passe de 23h à 17h, ce qui correspond à une réduction de 25% du temps de transport.
- Le principe de trajets allers-retours quotidiens fixes de quelques centaines de kilomètres avec des horaires réguliers améliore les conditions de travail des chauffeurs routiers et participe à l’attractivité du métier de conducteur dans un contexte de large pénurie.
- Enfin, en privilégiant l’installation des stations relais sur des aires de services existantes et déjà fréquentées par les poids lourds, que ce soit sur l’autoroute ou à proximité, ECTN n’appelle pas de besoin foncier particulier.

Un déploiement pertinent à l’échelle européenne
La solution ECTN, qui peut se déployer rapidement, ouvre dès aujourd’hui les perspectives d’un déploiement à l’échelle européenne, comme l’indique l’étude de faisabilité réalisée avec Carbone 4. Ses résultats valident l’intérêt environnemental, économique et social du modèle ECTN, véritable accélérateur de la décarbonation du transport routier longue distance.
L’étude souligne qu’un réseau européen de 190 terminaux correspondant à un maillage de stations de recharge tous les 300 km environ, permettrait d’accélérer la sortie du diesel au bénéfice de l’électrique et contribuerait significativement aux objectifs de réduction des émissions de GES tels que fixés par l’Union européenne.
Une démarche de co-construction et un accompagnement des pouvoirs publics
Si le concept ECTN – qui se veut complémentaire de solutions multimodales – s’inscrit dans une démarche de co-construction avec les parties prenantes (transporteurs, opérateurs de recharge, énergéticiens, concessionnaires autoroutiers, chauffeurs routiers, constructeurs de camions), son déploiement à plus grande échelle passera par l’électrification des flottes ainsi que le déploiement d’infrastructures de charge sur les grands axes routiers. L’accompagnement des Pouvoirs Publics sera alors nécessaire, notamment pour le financement et la réalisation des stations-relais.
« Le concept ECTN permet de combiner les forces d’acteurs complémentaires afin de tester et proposer des pistes concrètes et pragmatiques pour lever les freins à la décarbonation du transport routier. L’expérience d’un énergéticien comme ENGIE, qui porte une vision positive de la transition énergétique et s’appuie sur une expertise forte sur la recharge ultra-rapide en itinérance, contribue ainsi l’accélération de l’électrification du transport. », déclare Clémence Fischer, Directrice générale mobilité électrique d’ENGIE.
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